THE MERCURIALS
ska rocksteady

Équipe

6 musicien·nes

1 technicienne

localisation

Montreuil

Ska rocksteady from Montreuil

Ils ont la trentaine, ils sont donc « too much too young » pour avoir ressenti en direct les vibrations du revival ska au tournant des années 70 et 80, lorsque The Specials, The Selecter, Madness et autre The Beat dansaient sur les fils électriques d’une Angleterre socialement en surtension et envoyaient dans les charts des missiles cuivrés qui atteignirent toute l’Europe.

Bien trop jeunes, cela va sans dire, pour avoir vécu les secousses d’origine de ces musiques jamaïcaines nourricières, celles du ska des années 60 et de ses mutations en Blue Beat ou Rocksteady, d’où le reggae puisa sa sève et sa fièvre.

Ils ne sont ni de Kingston ni de Brixton mais de Montreuil, « Paris suburbs », avec pour
proche horizon les Mercuriales, ces tours-jumelles dont ils ont anglicisé le nom pour jouer sur cette double appartenance, cœur frenchy mais âme british, avec supplément caribéen.

Compositions originales de ska rocksteady

En témoignent leurs allures de rude-boys (and girl) en costumes/cravates, leur maîtrise
parfaite du vocabulaire et de la science du studio des pionniers d’hier et d’avant-hier, The Mercurials portent haut et fier ce flambeau et ils ont un message pour vous : cette musique est vivante, vibrante, vivifiante comme aux premiers jours. Pour preuve, leur répertoire ne comporte aucune reprise, et si leurs compositions sont à l’évidence innervées par les sonorités « roots » et bercées par une saine nostalgie, c’est ici et maintenant, avec la fougue de la jeunesse et la mémoire vive des mélomanes non assoupis sur leurs vinyles d’époque, qu’ils entrent en action. Ils viennent chacun de chapelles différentes (le jazz, la soul, le punk garage, l’afrobeat et même le classique) mais ont su se rassembler autour d’une « vibe » commune. Depuis trois ans, Hugo Fabbri (chant, guitare), Martin Gilloire (trombone), Elaine Beaumont (basse et contrebasse), Joseph Kempf (batterie), Paul de Robillard (guitare) et Julien Dubois du Bellay (saxophone) ont marqué les scènes françaises de leur empreinte chaloupée, ouvrant pour The Selecter, Jim Murple Memorial ou Asian Dub Foundation.

2 EPs déjà sortis

Ils ont publié un premier EP en forme de manifeste (We are The Mercurials) en 2024 qui
témoignait déjà de la vélocité et de la classe de leur style. Leur premier album offre
maintenant toute l’étendue d’un spectre qui, loin de se contenter de réinitialiser un genre, s’en empare et en bouscule les codes, le conjugue à l’aune de cette France pas moins écartelée et déprimante que l’Angleterre d’où jaillirent leurs héros. L’antiracisme,
l’antifascisme, l’internationalisme font partie de leurs fibres, et si leur musique appelle à la fraternité et à la communion comme celles des Specials, de The Jam ou The Clash, comme eux ils savent extraire du chaos et des convulsions sociales et sociétales un cocktail mélodique et politique, à la douce amertume mais aux vertus combatives.

Talk about Politics, justement, où ils embarquent en invité au chant et au piano Vic Ruggiero des légendes du ska new yorkais The Slackers, est un brûlot à l’encontre des autorités préfectorales et des moyens employés pour étouffer l’expression des manifestants parisiens aux cours des dernières années. Fire in the House, qui rappelle au passage combien les toasters jamaïcains furent les premiers rappeurs, évoque le drame des violences policières à travers le meurtre du jeune Nahel et l’injustice qui en résulte : « Cops kill kids and they’re let off/Calling the prefect to hang tough/The next day they go out to play golf/Wonder how it’s gonna pay off ». Omnia Sunt Communia, qui mêle avec flamboyance toasting et dub, enfonce le clou dans la même plaie à vif. Mais les textes d’Hugo Fabbri puisent aussi dans la matrice de 2 Tone records cette puissance romanesque des histoires ordinaires : la solitude de l’adolescence en banlieue (Lonely Boy), le fait d’être né « au milieu », dans cette middle-class périphérique qui ne suscite rien d’autre que l’indifférence (Stuck in the Middle), mais aussi la mélancolie au sein d’un lieu d’euphorie (In the club) ou les questionnements sur sa personnalité qui tenaillent l’auteur (Two sides of me, What’s wrong with me?), comme son accomplissement parental (Sweet baby boy). Parfois aussi, la focale est dirigée vers l’extérieur, pour observer les méandres toxiques du couple (For the kids) ou la douleur des amours perdus (Send some flowers).

Une nouvelle ère du ska rocksteady

Ils ont tout digéré et tout compris de ce qui faisait la beauté haletante du ska originel et de sa revitalisation rêche et cinglante dans les « ghost towns » britanniques. Le ska festif joué bas du front en pantacourts et chemises de clown, très peu pour eux. Leur son, façonné dans les meilleurs studios analogiques de Paris avec Hugo Bracchi aux manettes, appelle certes à la danse, aux exaltations collectives chères aux « weekenders », mais avec cette distinction, cette aisance stylée et ce sens du maintien qu’ils portent en héritage de leurs ainés. « Enjoy Yourself » chantaient les Specials en 1980. 45 ans plus tard, l’invitation est toujours valable, et ô combien réjouissante.

 

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